Nigeria: La longue marche vers un Pésident de la République fédérale par l’intérim
Posté par sdu le 16 février 2010
DOUALA – 12 FEV. 2010
© Christophe Mvondo |
La Nouvelle Expression
Jonathan Goodluck est depuis mercredi, le président par intérim de la République fédérale du Nigéria. Mais l’aboutissement du processus, pourtant prévu dans la constitution, n’est pas allé de soit.
Il a fallu du temps pour que les autorités nigérianes et les institutions qu’elles incarnent décident de constater l’incapacité du président Umaru Yar’Adua à gouverner le pays alors qu’il est interné depuis le mois de novembre 2009 à Jeddah en Arabie Saoudite. La Constitution nigériane, ne prévoit pas la destitution d’un président malade soigné à l’étranger. Conséquence, ni l’Assemblée nationale, ni le Sénat, ni la Haute Cour, aucune de ces institutions ne peut démettre le président de ses fonctions. La clé du problème se trouve dans les articles 144 et 145 de la Constitution. Ces articles stipulent que soit c’est le président lui-même qui écrit pour transférer ses pouvoirs au vice-président, soit les deux tiers du gouvernement adoptent une résolution pour constater son incapacité à gouverner. Après de nombreuses tergiversations et des hésitations du gouvernement, la Constitution est finalement respectée. Goodluck Jonathan le vice-président assume l’intérim en attendant que le président de la République se rétablisse à moins de deux ans de la fin de son mandat. L’Union africaine n’a pas attendu pour féliciter les autorités nigérianes. Le communiqué de l’UA, le président de la Commission de l’Union Africaine se félicite du fait que « le Gouvernement et le peuple du Nigeria ont, une fois de plus, trouvé une solution à une situation politique délicate et sensible en respectant les dispositions constitutionnelles et juridiques en vigueur, sans avoir eu recours à des moyens violents ou anticonstitutionnels ». Pour Jean Ping, cette nomination en douceur « témoigne également du fait que les intérêts supérieurs de la nation ont primé sur toute autre considération (…), le Nigeria a, une fois de plus, démontré qu’il met en pratique ce qu’il prône sur le continent, et, ce faisant, a contribué à la consolidation de l’attachement de l’UA au respect de l’ordre constitutionnel et son rejet du recours à des moyens anticonstitutionnels pour résoudre des problèmes politiques en Afrique ».
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