Cameroun élection 2011: les dangers d’un regime en pleine fracture
Posté par sdu le 26 juin 2010
Bruxelles – 24 Juin 2010; Cameroun info net 26 Juin 2010 |
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L’ONG International Crisis Group spécialisée dans dans la prévention et résolution de conflits armés, récidive après un premier rapport sur le pays au mois de mai dernier. |
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SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS Après 28 ans sous la présidence de Paul Biya, le Cameroun est dans une situation de grande instabilité potentielle à l’approche de l’élection présidentielle prévue en 2011. Le flou constitutionnel et légal qui prévaut, les rivalités entre les barons du régime, les tentatives du gouvernement pour contrôler le processus électoral, la rupture du contrat politique entre gouvernants et gouvernés, l’importante paupérisation et les nombreuses insatisfactions de la population, le niveau élevé de la corruption ainsi que les frustrations d’une grande partie de l’armée font craindre la possibilité d’une crise majeure. Pour l’éviter, Biya et son gouvernement doivent restaurer l’indépendance de l’organe chargé d’organiser et de superviser les élections, rendre institutionnelle et impartiale la lutte contre la corruption et garantir la neutralité des forces de sécurité. Ils doivent aussi, de manière urgente, mettre en place les institutions prévues par la Constitution de 1996, afin d’éviter une vacance du pouvoir et l’éventualité de violences lors d’une transition, y compris si celle-ci était causée par un événement imprévu comme le décès en fonction du président, aujourd’hui âgé de 77 ans. Les partenaires les plus influents du Cameroun, en particulier la France et les Etats-Unis, doivent apporter un soutien actif à ces mesures afin d’empêcher des troubles. Le parti au pouvoir est de plus en plus divisé. Bien qu’il domine toujours la vie politique, il est conscient de son manque de légitimité et il est affaibli par des rivalités internes pour le contrôle des ressources et des positions en prévision de « l’après Biya ». Après avoir fait supprimer la limitation constitutionnelle du nombre de mandats présidentiels, Biya, qui est à la fois craint et contesté au sein de son parti, maintient délibérément l’incertitude sur son éventuelle candidature. De nombreux membres de son parti nourrissent de leurs côtés des ambitions présidentielles. |
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