Cameroun : Jacques Fame Ndongo, “C’est Paul Biya qui demande de voter Sdf”
Posté par sdu le 12 avril 2013
Le secrétaire national à la Communication du Rdpc justifie la consigne donnée aux conseillers municipaux de la région de l’Ouest.
Le secrétaire général du Rdpc a appelé les conseillers municipaux de l’Ouest à voter pour le Sdf lors des sénatoriales 2013. Une décision surprenante…
A priori, elle surprend, mais lorsqu’on y regarde de plus près, on se rend compte qu’elle est tout à fait logique. D’abord, le Rdpc n’a pas de liste, puisque sa liste a été invalidée par la Cour suprême officiant es qualité de Conseil constitutionnel. Ensuite, le Rdpc préconise et défend des valeurs républicaines qui sont le rassemblement, la justice sociale, l’équilibre et l’équité. Il se trouve que dans la région de l’Ouest, l’un des partis a cinq candidats originaires d’une seule tribu et d’un même département, le Noun. Un autre candidat de cette liste est un Tikar originaire du département du Noun mais de mère Bamoun et l’autre est originaire de Batié, mais il vit dans le département du Noun. On peut donc estimer qu’il s’agit là d’une liste à forte connotation ethnique et tribale. Une liste qui exclut certains Camerounais de la belle et dynamique région de l’Ouest.
Vous voulez parler de l’Udc ?
Vous l’aurez deviné, il s’agit bel et bien de ce parti-là. Or, le Sdf a une liste sociologiquement équilibrée. Sept candidats titulaires venant de sept départements différents de la région de l’Ouest. Je crois qu’il n’y a pas de commune mesure entre une liste qui exclut certains Camerounais de la région de l’Ouest et une liste qui les intègre. C’est la raison pour laquelle le président national, via le secrétaire général du comité central du Rdpc, demande aux conseillers municipaux Rdpc de la région de l’Ouest de voter Sdf. Mais ceci ne signifie pas qu’il y ait eu un accord secret, qu’il y ait eu une entente tacite. Il n’y a pas d’accord, parce que dans la région du Nord-Ouest, la lutte est serrée entre le Rdpc et le Sdf.
L’accord pourrait porter spécifiquement sur la région de l’Ouest…
Je ne crois pas, puisqu’au départ, il y avait bel et bien une liste du Rdpc, mais elle a été invalidée, d’abord par Elecam, puis par la Cour suprême qui légifère là en premier et dernier ressort, donc nous demandons dans les huit autres régions que les conseillers du Rdpc votent évidemment Rdpc pour que nous ayons la majorité absolue et qu’il n’y ait pas de partage de sièges. S’agissant de l’Adamaoua, nous n’avons pas encore donné de consigne de vote, nous attendons les hautes directives qui nous serons communiquées incessamment et évidemment nous aviserons des que nous les aurons.
Concernant l’Ouest, on a l’impression que la décision n’a pas coulé de source, parce qu’on a quand même eu des sons discordants. D’abord un appel au vote blanc, ensuite une absence de consignes, enfin le vote Sdf…
Il y a ce qu’on appelle la discipline du parti. On peut s’exprimer en fonction de ses desiderata, de ses impressions, de sa volonté, mais lorsque la décision de la haute hiérarchie tombe, évidemment, on s’aligne et cette fois-ci, la décision de M. le président national du Rdpc est tombée, elle a été communiquée au secrétaire général du comité central qui l’a, à son tour, répercutée aux conseillers municipaux de l’Ouest. Maintenant, il n’y a plus de doute là-dessus, le Rdpc vote Sdf dans la région de l’Ouest.
Vous reconnaissez qu’il y a eu des dissensions au sein du parti ?
Bien sûr ! Nous sommes un parti démocratique, il y a des débats, il y a des opinions qui s’expriment, on ne musèle personne et ne caporalise pas les militantes et les militants, mais quand la décision du parti est tombée, c’est fini, il n’y a plus de dissensions.
Est-ce que vous avez la garantie que cet appel sera suivi, eu égard aux mécontentements qui se sont exprimés ?
Des équipes de campagne sont sur place et font un travail colossal. Elles font du porte-àporte et elles expliquent les enjeux et la portée des consignes données par la haute hiérarchie du parti. Evidemment, notre souhait le plus cher est que la consigne de vote soit suivie de manière totale et sans état d’âme, parce qu’il s’agit d’une décision souveraine et nous sommes tenus de l’appliquer.
Maintenant, pour l’avenir, ne craignez-vous pas que cette décision renforce le Sdf dans la région de l’Ouest pour les futures échéances électorales ?
Il s’agit d’une mesure conjoncturelle qui est liée à la situation présente que vous connaissez très bien. S’agissant des municipales et des législatives prochaines, le Rdpc aura des listes sur toute l’étendue du territoire et le Rdpc se battra corps et âme pour faire élire, dans la transparence et la démocratie, dans la légalité, ses propres listes. Donc, nous n’avons pas peur de l’avenir. Il y a eu de petits dysfonctionnements, deux listes ont été disqualifiées, Ouest et Adamaoua, nous prendrons des dispositions pour qu’à l’avenir de tels dysfonctionnements ne se reproduisent plus et que le Rdpc soit toujours le parti leader au Cameroun.
Concernant l’Adamaoua, combien de temps devront encore attendre vos conseillers municipaux pour être fixés sur les consignes de vote ?
Le scrutin c’est dimanche, il n’est pas exclu que les électeurs soient fixés aujourd’hui ou demain (hier ou aujourd’hui, ndlr). Vous serez tenus informés. Evidemment, les grands électeurs seront tenus informés, afin qu’ils sachent à quoi s’en tenir lors du vote de dimanche.
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