Lu dans le Canard Enchaîné: Paul Biya, le dictateur a temps partiel
Posté par sdu le 6 octobre 2011
YAOUNDE – 05 OCT. 2011
© Mutations
Dans sa livraison du 5 octobre, l’hebdomadaire satirique français « Le Canard Enchaîné », dresse un portrait au vitriol du président Biya, dénonçant un intermittent du pouvoir, à cause de ses longues absences du pays, la restriction des libertés et bien d’autres travers.
Biya: Portrait au vitriol du Canard
Dans sa livraison du 5 octobre, l’hebdomadaire satirique français « Le Canard Enchaîné », dresse un portrait au vitriol du président Biya, dénonçant un intermittent du pouvoir, à cause de ses longues absences du pays, la restriction des libertés et bien d’autres travers.
La Rédaction de Mutations Multimedia vous propose l’intégralité de l’article du Canard, publié sous la rubrique « Prises de bec », et sous la plume de l’une des plus célèbres signatures du Canard Enchaîné, Jean-François Julliard.
Le dictateur à temps partiel
Pour le président sortant du Cameroun, il est plus intéressant de diriger le pays que d’y croire.
Le suspense est à peine humain : Paul Biya, président sortant du Cameroun, 78 ans, sera-t-il réélu pour la 5e fois, le 9 octobre ? Chef de l’Etat depuis 1982, officiellement sacré en 1984 avec 99 % des voix, Biya n’a fait semblant qu’en 1992.Dans le sillage du mouvement de démocratisation africaine, il l’a joué pluraliste et, avec 40% des voix, (le scrutin est à un tour ), n’a devancé que de 4% son éternel opposant, John Fru Ndi
Aux trois autres présidentielles, il a enregistré des scores sans réplique (88% en moyenne). Sa victoire est si routinière que, en 2004, Chirac l’a félicité avant même que les résultats ne soient publiés ! Et, en 2008, Biya a cassé la constitution qui l’empêchait de se représenter. Avec l’approbation de Paris : vingt-neuf ans, c’est si court pour agir…
Autant Biya s’accroche au fauteuil – il possède aujourd’hui la plus belle longévité d’Afrique francophone -, autant il a le tact de ne pas imposer sa présence aux camerounais. C’est un président saisonnier. Il peut résider à l’étranger – de préférence à l’hôtel Intercontinental de Genève ) jusqu’à quarante-quatre jours d’affilée. Soit la durée au-delà de laquelle
la Constitution reconnaît la vacanse du pouvoir. Ce qui, au retour, permet aux railleurs d’évoquer un président « en court séjour privé dans son pays.
Du coup, Biya réunit rarement son Conseil des ministres et doit, parfois après un délai d’un an, se faire expliquer qui est cet inconnu paré du titre de ministre des Sports. Il a récemment nommé préfet un fonctionnaire décédé depuis six mois.
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